La ruta 40 réserve toujours des surprises, nous allons en avoir la preuve ces 2 jours à venir. Après pratiquement 2 heures de bonnes routes, nous tombons sur un panneau annoncant une déviation pour travaux. Et nous voilà partis pour 70 kilomètres de piste inattendus ! Ici ils appellent çà du ripio, nous on appelle cela de la tôle ondulée, quoi qu'il en soit, c'est un chemin très désagréable, des bosses, des trous, et énormémemnt de poussière, le tout traversant des plaines hyper arides.

Heureusement, le paysage est magnifique, pendant ses 70 kilomètres aucune habitation, un barrage comme unique trace de civilisation, 5 voitures croisées en 3 heures de temps... Une vraie épreuve pour notre brave tortue, qui vibre, qui fait beaucoup de bruit ( on cale tout ce qu'on peut mais ca bouge quand même!) mais qui ne bronche pas ; on roule doucement, çà tombe bien on a tout notre temps ! Et puis on fait les devoirs ( à l'oral, on ne risque pas d'écrire!), on chante ( très fort, sinon on n'entend rien!), on lit (parfois plusieurs fois la même ligne!) et çà passe bien... On arrive le soir même dans une petite ville plutôt sympa, Mallargue. On se pose sur le parking du planétarium ( et oui, la ville se trouve au milieu de la pampa, aucune autre ville à moins de 90 kilomètres, mais elle a un planétarium, un observatoire, un musée et beaucoup de magasins). On comprendra le lendemain que les argentins et les chiliens ( la frontière est vraiment proche) aiment venir passer leurs vacances ici, l'été pour la montagne, l'hiver pour le ski, les pistes n'étant « qu'à » une petite heure d'ici.

Le lendemain, après la visite de ce planétarium qu'on voulait voir pour connaître un peu mieux le ciel de l'hémisphère sud, nous voilà repartis pour un long moment de ripio. Mais cette fois, on était prévenus, on en a pour 60 kilomètres plus ou moins, alors on aborde les choses différemment. Nous passons la nuit au milieu de ce désert, avec pour seuls voisins des vaches et des chevaux sauvages, et évidemment tous les autres habitants très discrets de ce paysage splendide mais oh combien inhospitalier pour nous les humains ( des renards, des rats du désert, des serpents...). Nous sommes maintenant jeudi, aujourd'hui nous devons en finir avec cette piste et retrouver une route , une vraie avec du goudron. Vers midi, nous croisons un renaud master, et surprise il est immatriculé en France ! Coup de frein, et nous rencontrons Ben, un chti, avec Maria, Italienne, et leur fille Gaia, 11 ans. Ils vivent en Guyane francaise et sont en voyage pour un an, jusqu'à cet été. On décide de pique niquer ensemble, et nous voilà donc installés, avec tables et chaises, sur le bord de cette piste, entourés de centaines d'hectares de pampa. Super moment, on n'en finit plus de discuter, on a tellment de choses à se dire quand on rencontre des gens qui vivent comme nous mais qui vont dans le sens inverse ! Echange de bons plans, échange de numéro de téléphone, et comme on devrait être à peu près au même moment au nord de l'Argentine, on se dit que çà serait cool de se retrouver là bas... à bientôt alors, et comme disent les argentins « Suerte » !

Nous voilà repartis pour une heure de piste, puis nous retrouvons la route et, suivant les conseils de nos nouveaux copains, on passe la nuit au bord de la rivière. Les enfants et Romain vont ici réaliser un nouveau défi, se baigner dans une rivière de patagonie en entier ! Brrrr, l'eau est fraiche, très fraiche ! Mais qu'est ce que c'est drôle et que l'endroit est beau...

Nuit de nouveau très calme, puis nouvelle journée de route , on roule 300 kilomètres aujourd'hui, en 4 heures seulement ! On se rapproche de San martin de los Andes, notre point de chute.. On devrait ensuite rester quelques temps dans les parages, l'endroit étant réputé pour sa beauté et son état d'esprit très agréable. Nous y serons ce soir, mais en attendant c'est Pâques, et le lapin est passé dans le camping car, alors il faut chercher les œufs ! Comme c'est vite fait dans notre mini maison, on les cache plusieurs fois, et maintenant que le soleil est bien sorti, on peut même les cacher dehors !